Monflanquin et Paganel député Lot et Garonne, de la Révolution
Accueil.......
.
1789
chronique de l'année
cadastre en  1791.
.
Cahier Doléances
1- Étude
2- Texte
.
.
EspaceAdministratif
  Canton, district
1790-1792
1793
.
Municipalité 1790:
- Mairie : élections 1790
- Bastide au Quotidien
- Bordeaux et  Esclavage
- Biens Nationaux
.
.
Paganel
Juges de Paix
Trois châteaux
 
Archives

 

PAGANEL  et  MONFLANQUIN
1790 - 1795
 
 
 
                                                                                                  Un homme d'action
                                                                                                                Sous la Convention 1792 - I795.            

 

wpe1CE.jpg (21369 octets)Pierre PAGANEL, fils d'un notaire à Villeneuve, où il est né le 31 Juillet 1745, fait de bonnes études au collège de cette ville et devient prêtre. Après son ordination il se consacre à l'enseignement, dès1778, et au collège d'Agen il passe pour l'un des plus habiles professeurs. Avec ses compatriotes LACUEE et LACEPEDE il est l'un des fondateurs et le secrétaire perpétuel de la Société des Sciences, Lettres et Arts d'Agen.. .
 
Curé de Noaillac, au moment de la révolution, il est nommé procureur syndic de Villeneuve puis député de la Législative; là, il joue un rôle assez effacé jusqu'aux évènements du IO Août 1792 où, désigné pour faire partie de la députation chargée de protéger Louis XVI, il a l'occasion de haranguer et calmer la foule. Député à la Convention il demande la déchéance du Roi et le renvoi devant les tribunaux ordinaires; ce choix qui atténuait les risques pour le Roi ayant été écarté, PAGANEL est de ceux qui admettent la mort mais avec sursis. La Convention lui confie différentes missions dans le Midi et sa modération relative lui vaut une dénonciation au Comité de Salut Public, devant lequel triomphe cependant son habile défense. Il est, désormais, secrétaire de la Convention.
 
Sous le Directoire, PAGANEL devient chef de division, puis secrétaire général aux Affaires Etrangères, d'où il passe en 1809 à la Chancellerie de la Légion d'Honneur sur nomination de son ami LACEPEDE. En 1810 son livre "Essai historique et critique sur la Révolution Française" est saisi par la police impériale et détruit en raison de sa liberté de ton. (BN : m8° La 3292 A)
 
Au retour de Louis XVIII, il est exilé comme régicide, malgré la modération de son vote. Il se réfugie d'abord à Liège puis à Bruxelles où il meurt le20 Novembre 1826 (Andrieu p.171 et Michaud p.604)
 
C'est là l'essentiel de ce que retiennent les biographies officielles. Les Archives Départementales d'Agen - dans la série "Révolution" - permettent d'aller au-delà et de retrouver PAGANEL à l’œuvre dans le département du Lot et Garonne où débute sa carrière littéraire et politique.
 
Incidemment, la question peut se poser sur le choix de la méthode et du personnage. En ce qui concerne la focalisation sur les Archives Départementales c'est dans l'intention de baliser en quelque sorte des voies à reprendre, à prospecter davantage dans des études plus approfondies.
 
Pour ce qui est du personnage, il apparaît que de suivre ainsi Paganel  permet d'établir une relation continue entre différents plans - National / Régional Départemental / Local - et de mettre en place une grille de travail où le lecteur peut situer aisément les faits dans une perspective à la fois Nationale et locale, à l'intérieur d'un cadre National connu.
 
Au-delà de l'intérêt d'une grille, clarifiant l'exposé et la lecture, il faut souligner que si la tradition orale à Monflanquin a perdu la trace dePaganel, il  était une personnalité connue et que, dès lors, exhumer son souvenir ramène à la réalité telle qu'elle était perçue à Monflanquin sous la Révolution.
 
X            X
 
   X

 

 
Un homme de programme. ( AA -L.794 )
 
Le 5 Juillet 1790, Paganel   -  curé de Noaillac - est mentionné pour la première fois dans les Archives à l'occasion d'un compte-rendu de délibération du Conseil de District de Villeneuve sur Lot.
 
En effet, dans le respect des lois de Décembre 1789 de la Constituante qui réorganisent l'administration locale, le Conseil du district, élu pour deux ans en tant qu'organe délibérant, se réunit ce jour de Juillet pour nommer en son sein un directoire qui, siégeant en permanence, constitue l'agent d'exécution du Conseil. Paganel  est présent en tant que
procureur syndic requérant l'application des lois, et le compte-rendu note, entre autres choses,  l'invocation de PAGANEL à "l'Etre Suprême"  vocable remarquable dans la bouche d'un prêtre en exercice et donnant du personnage une première impression en matière d'option philosophique. PAGANEL propose cependant une messe du St Esprit... qui aura lieu effectivement à l'église Ste Catherine, très solennellement.
 
Le 8 Juillet, nouvelle réunion et PAGANEL réclame cette fois un état complet des pauvres de son arrondissement estimant que les curés ont établi le leur de façon inexacte; il obtient satisfaction des municipalités.
 
En Septembre, PAGANEL établit un programme pour le district, dont la lecture fait découvrir un esprit "éclairé" : canal jusqu'à Bayonne dans un projet mettant en communication l'Adour et la Garonne; routes à ouvrir, à achever (vers Tonneins et Fumel en particulier) ou à réparer; établissement d'une manufacture; envoi des maçons ou charpentiers à Paris "pour s'instruire dans l'art des bâtiments incombustibles". Esprit éclairé certes mais prudent, puisque PAGANEL obtient du Conseil de réclamer des troupes à répartir entre Villeneuve, Ste Livrade et Le Temple où des casernes sont "trouvables"; sans compter une préoccupation sociale réelle avec les ateliers de charité et la bienfaisance publique.
 
En Septembre toujours, PAGANEL se lance dans un véritable réquisitoire contre l'Instruction Publique.

 

wpe1C4.jpg (36365 octets)

Enquête de l'abbé Grégoire : le Lot et Garonne pratique le "patois" presque uniquement.

A ses yeux - et ses contemporains font la même observation - l'enseignement est presque nul; la plupart des bourgs et villes ont des régents "abécédaires qui enseignent l'écriture et la lecture... tous ces régents prennent une rétribution de leurs écoliers, ce qui contrarie l'esprit de la nouvelle Constitution (Civile du Clergé)". Il demande en outre dans chaque paroisse l'enseignement des premiers principes de la morale, de la religion, de la constitution... de l'écriture, la lecture, l'arithmétique et des éléments de l'agriculture et de l'économie rurale..."
 
Attaché réellement à cet aspect de la vie régionale, il s'attache à démontrer, par ailleurs, le grand rôle que joue l'agriculture dans l'arrondissement. Il faut donc la favoriser, récompenser les travailleurs les plus méritants, entretenir les routes, les chemins et rivières, établir des marchés. Mais, à côté, en réunissant les invalides, les mendiants, les pauvres on pourrait créer ales filatures et des usines à confectionner des étoffes communes.
 
Un homme  d'action (AA - L795)
 
Homme de programme, notre procureur syndic est homme que l'action n'effraie pas. A la même époque, il invite la ville de Villeneuve à veiller soigneusement sur l'esprit public et à poursuivre les violateurs des lois et les individus qui "manifesteraient l'esprit d'insubordination ".
 
En Novembre et Décembre 1790, ses interventions reflètent ses inquiétudes à propos de la situation à Villeneuve " qui peut d'un instant à l'autre devenir le centre d'un mouvement séditieux et d'une fatale fermentation". Avec lui le directoire réclame donc des cavaliers d'Agen, d'autant plus que Villeneuve s'affaiblit des 60 cavaliers envoyés avec tout le régiment de Royal Pologne à Montauban.
 
En même temps, une adresse du district rédigée par PAGANEL, dans l'esprit de la Constitution Civile du Clergé du 12 Juillet précédent, engage les prêtres "à obéir aux lois, â prêcher en ce sens à leurs ouailles, à rendre à Dieu ce qui est à Dieu et à la patrie ce qui est à la patrie". PAGANEL en tant que curé lui-même adresse à ses frères une longue profession de foi où il critique les abus du Haut Clergé. A titre de procureur syndic, par l'intermédiaire du directoire, il pousse les municipalités à former "une troupe d'élite de 350 hommes prêts à voler aux lieux menacés ou attaqués".
 
En Janvier 1791 - sur réquisitoire de PAGANEL - FOURNEL  est envoyé à Tournon "pour y rechercher les causes des mouvements qui répandent la terreur parmi les citoyens" et veiller même par la force au maintien de la tranquillité publique.
 
Cette disposition d'esprit explique, qu'au moment où le directoire adresse une pétition à l'Assemblée Nationale sur la rareté des numéraires, PAGANEL propose pour y remédier d'activer la vente des biens nationaux.
 
De même, circonspect à l'égard des prêtres, il demande la suspension de la loi sur l'élection des curés jusqu'à l'installation effective de CONSTANT nouvellement élu évêque... PAGANEL sera d'ailleurs, à cette occasion, retenu pour célébrer, assisté de NAUTON et VIGNES à la fois électeurs et curés, la messe d'intronisation en l'église des Jacobins d'Agen. (AA- L. 524)
 
X                 X
 
X
 
 
 
 
Le 29 Août 1791, l'assemblée électorale du département se tient à Agen pour la nomination de 9 députés et leurs 3 suppléants. Au cours de la sixième séance - du 31 Août au 2 Septembre - PAGANEL curé de Noaillac, procureur syndic de Villeneuve, au troisième tour est élu par 214 voix contre 104 à CAYSSALIE, cultivateur du district de Monflanquin... Ainsi à l'occasion d'un premier contact direct avec PAGANEL, Monflanquin n'avait pas "son" député à la Législative. (AA- L. 230)
 wpe1D0.jpg (20323 octets)
De façon surprenante, cette période - qui va de Septembre1791 à Septembre1792 - est marquée par un long silence sur PAGANEL; comme s'il s'était consacré essentiellement à son rôle de député à Paris.
 
 
Du 2 au 8 Septembre 1792, se tient à Nérac, en l'église paroissiale, l'Assemblée électorale pour la nomination des députés à la Convention. (AA - L.234)
 
PAGANEL, député à la Législative, est élu au premier tour par 288 voix  sur 538. Ce n'est certainement pas un hasard si FOURNEL, celui-là même qu'il avait envoyé à Tournon et qui lui avait succédé au poste de procureur syndic, est élu à ses côtés au troisième tour. (AA -L. 798)
 
La levée en masse : en exécution du décret en date du 24 Février 1793 instituant la levée en masse de 300.000 hommes le Lot et Garonne doit fournir un contingent de 3684 hommes dont 353 Pou` Monflanquin, qui dans l'enthousiasme expédie même II volontaires de plut>, cas excep­tionnel dans le département.

 

Dès Avril 1793, pressé par PAGANEL, St AMANS commissaire du Conseil Exécutif du département, aidé en cette circonstance par CHAPELLE et VIVENT pour Monflanquin, accélère le recrutement des soldats affectés à l'armée du Var c'est à dire l'armée d'Italie. ( AA -L.4I8 )
 
Le 5 Mai, les représentants en mission GARRAU et PAGANEL changent la destination des recrues qui seront affectées à l'armée des Pyrénées Orientales. ( AA -L.4I0 )
 
Le 6 Mai, sur réquisition de PAGANEL et GARRAU les agents militaires principaux sont informés que les recrues rejoindront désormais l'armée des Pyrénées. Elles partiront armées quand le général SERVAN au­ ra désigné le point de concentration. ( AA -L.4I5 ).
 
Le 20 Mai, PAGANEL et GARRAU autorisent St AMANS à faire partir, avec les divisions destinées à l'armée des Pyrénées, les malades des hôpitaux du département primitivement destinés à l'armée du Var (AA-L.415)
 
Représentant en mission - muni de pouvoirs étendus afin de prendre sur place et en connaissance de cause les décisions urgentes que l'éloignement de la Convention auraient rendues tardives ou inopportunes - PAGANEL, dont le nom est bien connu à Monflanquin depuis les élections à la Législative, a désormais un rôle déterminant dans la vie de bon nombre de Monflanquinois en ces temps difficiles de guerre, de levée en masse où chacun est directement concerné.
 
La crise Girondine : Le 2 Juin 1793 chute des Girondins à Paris. L'événement ne laisse pas indifférent dans cette région du Haut Agenais si     proche de Bordeaux. A cette occasion la démarche de PAGANEL s'opère dans la mouvance des Montagnards.
 
Face aux inquiétudes relatives à Bordeaux où se préparent des mouvements séditieux, à l'écoute du district qui lui signale le danger créé par la force armée bordelaise séjournant près de Casteljaloux, à Grignols et à Langon, PAGANEL garde le  cap et maintien l'emprise montagnarde sur l'ensemble du département dont il a la charge. Monflanquin bronche. Il y est signalé une effervescence causée par les nouvelles qui annoncent le rassemblement de la force armée bordelaise à Langon. PAGANEL est averti des troubles qui ont marqué la célébration de la Fête fédérative le IO Août; tout le district est agité au point que le Conseil du district envisage de quitter Monflanquin, centre de l'agitation pour s'installer ailleurs. PAGANEL par sa fermeté et sa modération impose finalement la ligne montagnarde. (AA -L.695)
 
Le gouvernement Montagnard : Tandis qu'à Paris un véritable gouvernement révolutionnaire s'installe autour de ROBESPIERRE et du Comité de Salut Public, en province une structure est également mise en place.
 
En Septembre 1793, un arrêté de TALLIEN, en séance à Agen, porte sur la création à Monflanquin d'un Comité de Salut Public avec comme homme de confiance JALABERT, et sur la destitution de quelques fonctionnaires publics du district; est décidée aussi la nomination de délégués pour l'épuration des municipalités.
 
PAGANEL, dans la mouvance de TALLIEN, est à associer à ces mesures. ( AA -L'683 ). De même quand TALLIEN destitue, comme Girondins à Monflanquin, DUCHANIN du Directoire, PONS du Conseil et MARRAULD commissaire national près le tribunal du district; GOULLIER, commis, étant désigné par les Conventionnels pour remplacer DUCHANIN. Dans la foulée PAGANEL écarte BARTAGNAC adjudant major de l'armée des Pyrénées, agent militaire chargé du recrutement à Monflanquin; par la même occasion PAGANEL renvoie dans leurs foyers, jusqu'à nouvel ordre, les réquisitionnés de 18 à 25 ans et accepte une série de dispenses pour des malades ou des cultivateurs. ( AA -L.413/802 )       
 
La situation reste cependant assez tendue pour que le district envoie un message à PAGANEL, représentant du peuple, parce que "sa présence servira à vaincre le mauvais génie qui semble inspirer bien des gens à Monflanquin"...
 
Le 17 Septembre PAGANEL assiste à la séance du Comité du Salut Public à Monflanquin; il fait voter l'application de la loi accordant des secours aux parents des défenseurs de la Patrie; il autorise les jeunes gens de la levée en masse du 23 Août à rester chez eux jusqu'à nouvel ordre,  faute de locaux à Monflanquin; tous devront partir, sauf ceux qui seront jugés indispensables à l'agriculture; il approuve la confiscation provisoire des boulets de canons déposés à Libos et destinés à Bordeaux; il accorde l'installation et l'ouverture de
greniers d'approvisionnement. ( AA -L.677 )

 

Quelques jours plus tard, le district fait parvenir à la municipalité un arrêté pris par TALLIEN le 23 Septembre à Agen portant sur l'établissement d'un Comité de Surveillance à Monflanquin et la suppression de tous les autres Comités établis jusqu'à ce jour dans les limites du district. Mesure grave, quand on sait que le Comité de Surveillance représente le Comité de Sûreté Générale de Paris à qui incombe la police politique et la recherche des "suspects", mot assez vague pour être appliqué largement. Mesure que PAGANEL va suivre de près sur le terrain. (AA -L.7oo )

 

Cette fois Monflanquin est loin d'être une exception; bien au contraire elle semble être un cas typique du moment. En effet, ces derniers mois de 1793 et les premiers de 1794 sont riches d'une série de décisions pour toute la région qui prouvent que PAGANEL est sollicité de toutes parts :
 
Novembre 1793, un arrêté de PAGANEL sur la réorganisation des municipalités de Valence et d'Auvillars. Au même moment, dans le district de Lauzun, le Comité de Surveillance fondé par TALLIEN est modifié par PAGANEL qui réclame, en outre, quelques arrestations et dix sociétés  populaires sont régénérées pour surveiller les citoyens du district.( AA -L.78I - 637 )
wpe1CF.jpg (21369 octets)
                                                                                         
Janvier 1794, licenciement de 40 hommes de la Compagnie pour la garde des prisons de Villeneuve avec l'autorisation de PAGANEL qui, de passage à Pamiers le mois précédent, avait ordonné la réorganisation du Comité de Surveillance de Monflanquin.(AA-L.803-684)
 
 Février 1794, le district d'Agen déclare ne pas comprendre pourquoi le Conventionnel PAGANEL a fait arrêter COUTAUSSE, ancien procureur général, syndicaliste patriote et antifédéraliste...
 
Dans un rapport du département à la Convention le rôle prépondérant de PAGANEL dans l'établissement des Comités de Surveillance est souligné... Sur l'ordre de PAGANEL sont destitués à Valence d'Agen un nombre important de personnels administratifs... Il n'est pas jusqu'à l'orgue du ci-devant couvent de Paravis qui ne peut être transporté au "Temple de la Raison" de Nérac, sans l'autorisation de PAGANEL. (AA -L. 565-574-7'75-720)
 
Les problèmes assaillent notre homme, problèmes où Monflanquin a largement sa place :
 
Dans les communes la plupart des hommes qui composent les Comités de Surveillance - mis en place par PAGANEL - ne savent ni lire ni écrire; les sociétés populaires tardent à s'affilier aux Jacobins de Paris; la loi sur le partage des communaux n'est exécutée nulle part; malgré les efforts de PAGANEL les communes les plus importantes sont celles qui respectent le moins la loi sur le maximum et les districts dénoncent le manque de subsistances. (AA -L.775 - 621)
 
La réaction thermidorienne : Le 9 Thermidor 1794, ROBESPIERRE est abattu par des Montagnards menacés par lui et qui comptent prendre sa place sans trop changer la politique d'ensemble. En fait, à la grande surprise des conjurés, parmi lesquels TALLIEN au premier rang, une violente réaction de l'opinion publique se déchaine contre les hommes de l'An II et le premier rôle revient désormais aux modérés, ceux que l'on désigne sous le vocable de "députés de la Plaine".                                            
                                                                               
Collègue de TALLIEN, PAGANEL n'est pas emporté par le mouvement d'épuration qui s'abat sur les hommes de l'An II; il s'adapte, collaborant avec ces conventionnels dont l'hostilité à l'Ancien Régime et à l'église catholique, sans oublier la fidélité aux principes de 1789, lui conviennent. Son rôle devient moins politique et plus technique.
 
En Avril et Mai1795, délégué à l'armée des Pyrénées Occidentales, qu'il connaît bien pour avoir participé à son organisation deux ans plus tôt, il nomme SERBUE officier de santé à Casteljaloux "pour soigner et visiter" les jeunes volontaires malades dans leurs foyers; il organise l'approvisionnement de l'armée dont il a charge: obligation de fournir chevaux, bœufs et vaches nécessaires, réquisition de foin et paille le tout étant estimée comme contribution en nature... Villeneuve lui envoie à cette occasion l'administrateur BECHADE pour prendre ses instructions à Agen sur les transports des fourrages. Monflanquin n'échappe pas au sort général et doit bon gré malgré participer à cette collecte dirigée par PAGANEL. (AA -L. 643 - 613 - 438 - 8I0)
 
Le "politique - technicien" des années précédentes a laissé place au "technicien - politique"; et lorsque la politique réapparaît au premier plan c'est pour régler, dans l'esprit des nouveaux dirigeants Thermidoriens, des problèmes de religion dont il est également un technicien...
 
En Avril1795, sur son ordre les "prêtres reclus" du district d'Agen sont mis en liberté provisoire sous cautionnement des citoyens qui les reçoivent...
 
En Mai1795, PAGANEL signe le visa de mise en liberté des prêtres reclus MAZIERES et Guillaume DELPECH tous deux du district de Villeneuve... Il  est vrai que la pression est forte : c'est ainsi que le district de Monflanquin, pour ne citer que lui, signale des attroupements séditieux car "à l'instar du Lot le peuple réclame la réouverture et l'aménagement des églises." (AA -L.. 583-810-709).
 
Mais, pendant ces derniers mois de la Convention, c'est bien au politique-technicien que l'on a recours :
 
En Avril1795, par exemple quand des difficultés apparaissent pour assurer le service de l'hôpital de Villeneuve c'est à PAGANEL que l'on en réfère... (AA -L. 809)
 
X          X
 
X
 
Le Directoire prend place et PAGANEL passe au Ministère des Affaires Etrangères; s'achève donc la relation établie pendant cinq ans " PAGANEL/Révolution/~ Monflanquin ", et il n'est pas fortuit que la série "Révolution" des Archives d'Agen s'achève en mentionnant pour la dernière fois PAGANEL en Juin 1795, en en parlant déjà au passé.
 
En effet le département décide le 24 Prairial que des tapisseries seront exposées en vente "ces tapisseries ayant été réquisitionnées en Brumaire An II pour les armées par PAGANEL" (AA -L. 5II)
 
Déjà s'éloignait le temps de la rencontre entre un homme, une région, une ville, un temps de l'histoire nationale et locale. Pour beaucoup de Monflanquinois, contemporains de la Révolution, le député PAGANEL en avait été l'un des représentants les plus connus et sa disparition de la scène régionale symbolisait bien la fin d'une époque.
  
ODO Georges
SLA n°280,   1989
 
 
 oooooooooooooooooooooooooooooo

 

Bibliographie:
 
ANDRIEU J.  - "Biographie Générale de l’Agenais" avec mention de la page.
MICHAUD - "Biographie Universelle" avec mention de la page.
AA -L - Archives Agen Série L "Révolution" - suivi des numéros d'inventaire du document.
BN m  - Bibliothèque Nationale microforme; suivi du numéro d'inventaire. Dans son "Essai      Historique et critique  sur la Révolution" PAGANEL  donne son point de vue sur  son rôle dans le Sud Ouest sous la Révolution et  son attachement à HERAULT de  SECHELLES. Les documents des Archives d'Agen confirment en grande partie son témoignage.
               - Rapport sur les prisons, maisons d'arrêt ou de police, de répression, de détention, & sur les hospices de